Reportage

Emmanuelle Pierre-Marie : « L’écologie s’inscrit dans un cercle vertueux : elle permet à toutes et tous de mieux vivre. »

Mise à jour le 19/11/2020
Emmanuelle Pierre-Marie à son bureau en train de parler avec une personne hors-champ
Élue Maire du 12e arrondissement le 11 juillet 2020, Emmanuelle Pierre-Marie nous livre ses ambitions pour faire de notre arrondissement un lieu exemplaire de la transition écologique dans la capitale, un arrondissement où chacun·e doit pouvoir vivre plus facilement, en sécurité et en meilleure santé.
Vous êtes une Maire écologiste. Comment comptez-vous répondre, à l’échelle de notre arrondissement, au défi climatique ?
Emmanuelle Pierre-Marie › Premièrement, par l’exemplarité. Dès le début de mon mandat, j’ai décidé de supprimer la voiture avec chauffeur de la Mairie – je ne circule qu’à bicyclette – et d’équiper les agent·es municipaux·les de vélos. Au sein de notre administration et pour tous les évènements que nous organisons ou subventionnons, nous impulsons de nouvelles pratiques pour diminuer drastiquement les déchets et les émissions carbone. Je suis également mobilisée sur la question des projets urbains – particulièrement importants dans le 12e -, et lancés avant le début de mon mandat. En lien avec Emmanuel Grégoire, 1er adjoint à la Maire de Paris en charge de l’urbanisme, nous travaillons avec les aménageurs pour que ces projets, qui n’ont plus de sens historique par rapport à l’urgence climatique, ne voient pas le jour en l’état. J’userai de tout mon pouvoir de négociation pour les amener à une autre réflexion. Je sais à quel point il est difficile de se bien se loger à Paris. La diversité de l’offre de logements doit permettre de répondre aux besoins de toutes celles et ceux qui souhaitent pouvoir vivre dans le 12e . Toutefois, il est aujourd’hui urgent de penser la ville de demain. Débitumons nos rues et cessons de construire des parkings souterrains capables d’accueillir des centaines de voitures alors que seulement un tiers des Parisien·nes en sont équipés. Je souhaite enfin impulser de nouvelles pratiques de gouvernance et renforcer la coconstruction avec les habitant·es à l’échelle de chaque quartier, avec les élu·es qui en ont la charge. Chaque projet d’urbanisme doit notamment s’accompagner de la création de nouveaux équipements publics, comme des crèches, des écoles ou des locaux associatifs afin qu’ils profitent pleinement à toutes et tous.
Emmanuelle Pierre-Marie, Maire du 12e arrondissement, entourée de son équipe d'adjoint·es et de conseiller·ères d'arrondissement
Emmanuelle Pierre-Marie entourée de son équipe municipale nouvellement élue le 11 juillet 2020
Comment imaginez-vous le 12e arrondissement en 2026 ?
En 2026, le 12e sera l’arrondissement des enfants. Un arrondissement où les familles ont envie de s’installer et où elles s’imaginent avec plaisir voir grandir leurs enfants, où l’espace public est apaisé, partagé, végétalisé et respirable, où la place est laissée à celles et ceux qui souhaitent marcher, flâner ou faire du vélo en toute sécurité. Une ville à portée d’enfant est une ville qui bénéficie à tout·es. La révolution écologique nous impose de faire une place aux plus jeunes et plus largement aux personnes vulnérables. Il s’agit de bien grandir, mais aussi pour les seniors de mieux vieillir. Nous aurons travaillé, grâce à l’union de notre majorité, pour que le 12e arrondissement soit plus agréable et plus facile à vivre au quotidien : les personnes âgé·es, les familles, les jeunes travailleur·ses ou les étudiant·es doivent pouvoir vivre en meilleure santé dans une ville moins chère et dans un cadre vie plus accueillant, plus sain. Nous ne laisserons personne sur le bord du chemin.
Nous traversons une crise sanitaire majeure. Comment une ville écologiste peut-elle nous aider à rebondir ?
Cette crise émane directement et indirectement de la maltraitance que nous infligeons à notre planète. Nous subissons aujourd’hui les conséquences du non-respect des écosystèmes, qui contribue à la disparition des espèces, au dérèglement climatique, à l’émergence de nouveaux risques sanitaires et à l’aggravation des inégalités. Il nous faut donc réfléchir et agir en faveur d’une réponse globale et vertueuse, profitable à toutes les catégories de la population. Par exemple, la piétonisation des abords des écoles, décidée avec Anne Hidalgo à l’échelle de tout Paris et que nous avons commencée à mettre en œuvre dans le 12e , permet de répondre à l’impératif de distanciation physique nécessaire dans le contexte de la crise sanitaire tout en contribuant à améliorer la santé des Parisien·nes, grâce à la diminution de la pollution atmosphérique et à la végétalisation de la ville. Et ce n’est que le début, nous irons bien plus loin en engageant une réflexion pour toutes les écoles du 12e , en apportant une réponse adaptée à chaque espace, en fonction du contexte. L’écologie a vocation à apporter une réponse globale, économique et sociale. Cela se traduit par le soutien aux commerçant·es et aux artisan·es de proximité, tout comme par le développement de la cohabitation intergénérationnelle, qui doit permettre aux étudiant·es, comme aux personnes âgées de mieux vivre à Paris.
A la Fête des Jardins, le 13 septembre dernier : Emmanuelle Pierre-Marie, Maire du 12e arrondissement, et Margaret Kopoka, conseillère déléguée en charge de la santé, de l'inclusion des personnes en situation de handicap et de l'accessibilité
De nombreuses grandes villes ont fait confiance à des maires écologistes. Qu’est-ce que cela dit de notre époque ?
Au-delà des étiquettes, les écologistes ont, semble-t-il, gagné une révolution culturelle dans la plupart des grandes villes. La crédibilité, la cohérence et la constance des projets portés depuis des années payent, tout comme nos modes de gouvernance. Ceux-ci doivent impliquer les initiatives citoyennes, et nous avons toujours porté un projet avant de porter un individu. Depuis longtemps, les maires écologistes de petites villes participent à la transformation de la société : je pense notamment à Noël Mamère qui a célébré le premier mariage d’un couple gay, interdit à l’époque. Les écologistes sont moteurs sur les sujets environnementaux mais aussi sur les sujets de société : sur la question de l’égalité femmes-hommes, du respect des droits des LGBTQI + ou sur les thématiques liées à l’accueil des étranger·ères. C’est donc la traduction d’une aspiration à prendre en compte de manière beaucoup plus ambitieuse la question écologique mais aussi l’envie de voir émerger une équipe avec un vrai projet de société et de nouvelles pratiques.
Le parcours d'Emmanuelle Pierre-Marie
Titulaire d’un doctorat en sociologie, Emmanuelle Pierre-Marie est élue au conseil municipal du 12e arrondissement depuis 2014, mandat au cours duquel elle était en charge des questions d’égalité femme-homme et de lutte contre les discriminations. Élue Maire le 11 juillet 2020, à 48 ans, elle assume ne pas venir du sérail et entend aujourd’hui défendre une nouvelle manière de faire de la politique, au plus près des habitant·es du 12e . Après avoir enseigné dans son domaine universitaire, elle a intégré l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) en tant qu’experte-sociologue, pour y mener notamment des études sur les invisibles de la ville.
Cet article est paru dans la dernière édition du journal municipal Notre 12e. Vous ne l'avez pas reçu ? Signalez-le en envoyant un e-mail à l'adresse[mairie12 puis paris.fr après le signe @][mairie12 puis paris.fr après le signe @]znvevr12@cnevf.se[mairie12 puis paris.fr après le signe @].

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