La Ludoscope déménage, mais continue de proposer des jeux pour tous les âges !

Julien Delahoche : Nous avons créé l’association il y a dix ans, avec comme projet initial de créer un café des enfants, c’est-à-dire un lieu où parents et enfants pourraient se rassembler autour d’activités. Si ce projet en tant que tel n’a pas abouti, nous avons progressivement inventé autre chose : nous avons commencé à organiser des goûters ludiques dans le square Eugène Thomas, devant la mairie du 12^ème. Ces goûters ont ensuite été accueillis rue Bignon quand celle-ci est devenue piétonne en 2016. Nous avons progressivement agrémenté ces goûters de jeux que nous louions dans une ludothèque. Nous nous sommes aperçus que ces animations, dans cet espace privilégié, juste en face de l’école, avaient une très forte capacité à attirer et fédérer des gens assez différents, enfants comme parents. Au même moment, la ville de Paris a commencé à déployer ses Ludomouv’, dans les arrondissements. La rencontre de ces deux initiatives a donné naissance à la Ludoscope : une ludothèque citoyenne dans l’espace public, ouverte 5 jours sur 7, 51 semaines sur 52 et qui contribue à la vie de quartier.

Juliette Danquigny : Jouer ! Dès 6 mois, dans notre espace petite enfance où les enfants disposent de dinettes, de garages, des Kapla, de gros Lego… Anne-Gaëlle, salariée de l’association qui est là au quotidien, prend soin de varier régulièrement les propositions. Nous avons aussi une collection de grands jeux en bois que nous enrichissons chaque année. Nous en avons actuellement une quinzaine que nous utilisons en rotation, toujours pour varier les plaisirs de jouer.

Nous proposons aussi un espace motricité avec des trottinettes et des tricycles et enfin des tables pour les jeux de société. Nous avons un stock d’une centaine de jeux, pour tous les âges. L’idée est d’attirer les enfants, bien sûr, mais aussi leurs parents, leurs grands-parents. Le jeu, ça rassemble toute la famille et ça crée du lien entre des personnes, enfants comme adultes, qui sont parfois très différents, qui habitent le même quartier et s’y croisent régulièrement, mais qui ne seraient pas forcément entrés en contact sans ce prétexte ludique. Pas besoin d’être un enfant ou un parent pour venir à la Ludoscope. Les étudiants, les personnes âgées font aussi partie de notre public et c’est tant mieux.

Et puis à la Ludoscope, on apprend à jouer, mais aussi à partager qu’il s’agisse des jeux ou des espaces, dans le respect et la convivialité.

Juliette Danquigny : Nous avons été très bien accueillis par les habitants de ce quartier ! C’est la magie des Ludomouv’ : elles attirent, elles suscitent la curiosité. Ici, nous allons découvrir un nouveau public et gagner de nouveaux cœurs. Il y a beaucoup plus de passage que dans la rue Bignon où notre public était surtout composé d’enfants scolarisés dans les écoles Elisa Lemonnier et Bignon.

Julien Delahoche : Cet emplacement est effectivement plus passant, dans l’axe de la Coulée verte. Cela va nous permettre de nous faire connaître d’autres publics, venus peut-être d’un peu plus loin.

Juliette Danquigny : Je ne compte plus les gens qui depuis ce matin m’ont avoué voir notre Ludomouv’ pour la première fois alors que nous ne sommes qu’à 400 mètres de notre précédent emplacement ! Cette visibilité accrue devrait diversifier notre public. Nous ferons le bilan dans six mois, mais ça s’annonce bien.