75e anniversaire de la victoire du 8 mai 1945
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Mise à jour le 04/05/2020
Sommaire
Dans le cadre du 75e anniversaire de la victoire du 8 mai 1945, une cérémonie à huis clos a été organisée vendredi 8 mai devant le monument aux morts de la Mairie du 12e arrondissement.
À l'occasion de cette anniversaire, retrouvez les héroïnes et héros de vos quartiers sous l’occupation, les anecdotes collectées par l'association Délidémo et plusieurs contributions d'habitant-e-s du 12e l
Les figures historiques de votre quartier
Aligre Gare de Lyon
Plaque en hommage à l'inspecteur Paul Turgné, membre du groupe résistant Honneur de la Police, située au 85, rue de Charenton, à l'angle de la rue Traversière
L'inspecteur des RG Paul Turgné est né le 16 juillet 1906 à Paris. Il est un résistant précoce et rejoint le groupe Valmy. Il fait passer des juifs en zone Sud, raison pour laquelle il est arrêté par le commissaire Charles Permilleux le 13 mars 1942, en même temps que son collègue Orsini, pour être relâché deux semaines plus tard. Il est de nouveau arrêté le 13 avril 1943 et emprisonné au Cherche-Midi pour trois mois.
Il rallie le groupe « Honneur de la Police » où il devient l'un des adjoints de Dubent. Il travaille aussi avec le commissaire Charles Porte de la Délégation Générale, avec lequel il enquête sur la Gestapo française de la rue Lauriston. Il est arrêté avec Porte, Dubent, et leurs agents de protection le 28 décembre 1943. Incarcéré à Fresnes puis à Drancy, il s'évade du train vers la déportation grâce à un marteau de sept kilos qui lui est glissé par un cheminot. Il lui permet de défoncer le troit du wagon et de fuir.
Le 19 août 1944, l’inspecteur spécial Paul Turgné essaie de rejoindre la Préfecture de Police en vélo, avec son collègue Lucien Baranger. Ils sont faits prisonniers lors d’un contrôle allemand à l’angle rue Traversière-rue de Charenton. Recherché depuis longtemps, Turgné essaie de fuir, mais il est abattu de trois balles.
Vallée de Fécamp
Plaque à la mémoire du FFI Barthélémy Torrési, mort en déportation à Neuengamme le 4 juin 1944, située 39, avenue du Général-Michel-Bizot
Né le 16 octobre 1904, à Alata, en Corse, il est entré à la Préfecture de Police (PP) en mai 1931. Membre du groupe de résistants « Honneur de la Police » depuis janvier 1943, il est arrêté, pendant son service, au commissariat de Charenton où il était détaché, par ses « confrères » de la 1re brigade mobile de la rue de Bassano pour avoir transporté des armes. La perquisition à son domicile confirme la détention d’armes, de documents et de plans destinés aux Alliés.
D’abord emprisonné à Fresnes pour activité terroriste, ce policier est mort en déportation le 4 juin 1944 à Neuengamme.
Son décès ayant mis quelque temps à être reconnu, on trouve dans les archives de la déportation, en décembre 1946, une lettre touchante de son beau-frère, qui souligne sa situation financière précaire, ayant à sa charge la jeune fille de Torresi, en plus de ses trois enfants. La mère s’était suicidée le lendemain de l’arrestation de son mari, dont elle se croyait responsable, en se jetant dans une sablière à Brévannes. Les inspecteurs s’étaient en effet fait passer pour des camarades de Résistance de son mari venus récupérer armes et faux documents que Torresi détenait à son domicile.
Bel Air Sud
Plaque en hommage au Compagnon de la Libération Marcel Jeulin, abattu par les nazis à son domicile le 20 mai 1944, située 89/93, avenue du Général Michel-Bizot
Marcel Jeulin est né le 3 février 1921 dans la Vienne. Orphelin à l’âge de 9 ans, il est recueilli par sa nourrice et apprend le métier de forgeron. Employé aux ateliers de la SNCF, il s'engage à Tours pour la durée de la guerre en devançant l’appel le 7 octobre 1939. Affecté au 49e Bataillon de Chars, il participe à la campagne de France au cours de laquelle il est blessé devant l'ennemi le 25 mai 1940 et évacué. La semaine suivante il est nommé caporal.
Démobilisé le 27 juillet 1940 après avoir reçu la Croix de Guerre, il se retire en Indre-et-Loire. N'acceptant pas la défaite, Marcel Jeulin se lance tout seul dans la résistance active. Il organise sans aucun contact extérieur un groupe de résistance avec quelques camarades sûrs et des moyens de fortune. Après avoir fait évader des prisonniers politiques du fort de Haam dans la Somme, il attaque et fait sauter un train allemand à Saint-Pierre-des-Corps en Indre-et-Loire.
Ayant tué une sentinelle allemande, il est dénoncé, arrêté à son travail aux ateliers de la SNCF à Tours, et incarcéré à la prison de Tours le 16 septembre 1942. Le 23 décembre 1943, après avoir fabriqué un passe, il parvient à s'évader avec un agent gaulliste du Bureau des Opérations aériennes (BOA), Paul Jourdain qui est déguisé en avocat. Pourchassé par la Gestapo, Marcel Jeulin poursuit néanmoins ses activités de résistant à Paris avec Jourdain et Alfred Bernard, fondateur du groupe «Rabelais».
Devenu lieutenant et garde du corps de Jean-François Clouet des Pesruches, chef du BOA de la région M (Normandie, Bretagne, Anjou), il participe notamment, en mars 1944, à la tentative d’évasion de l'hôpital allemand de la Pitié de Brigitte Friang, secrétaire de Clouet des Pesruches, blessée par la Gestapo lors de son arrestation. L’opération échoue et il est arrêté quelques heures plus tard après avoir abattu un agent des renseignements généraux dans les couloirs du métro.
Bien que gardé à vue par huit gardiens de la paix, il parvient à s'évader des locaux de la Police à l'aide d'une clé à molette et d'une corde le 28 mars 1944. Marcel Jeulin reprend à nouveau ses activités quand, le 20 mai 1944, après avoir été dénoncé, il voit son domicile, rue Michel-Bizot, dans le 12e arrondissement, cerné par une soixantaine d'agents de la Gestapo et de la Milice ; un Allemand frappe à la porte, Marcel Jeulin lui ouvre et l'abat. Bien que blessé, il réussit à protéger la fuite de Jean-François Clouet des Pesruches. Monté sur les toits, Marcel Jeulin pense pouvoir échapper à ses poursuivants quand il est abattu d'une balle en pleine tête.
Marcel Jeulin est inhumé au cimetière de Tours en Indre-et-Loire.
Bel Air Nord
Plaque en hommage à l'adjudante FTPF Suzanne Lasne, résistante déportée à Auschwitz et décédée le 12 mars 1943, située 23 avenue du Docteur-Arnold-Netter
Suzanne LASNE, dite "Josette", est née le 20 janvier 1924 à Paris. Elle est entrée dans la résistance par l’intermédiaire de Louise Magadur, qui lui a demandé d’héberger un militant. Ce militant, Moïse Blois, a engagé Suzanne dans son groupe de Francs-Tireurs et Partisans (réseau de résistance intérieure créé en 1941 par le Parti Communiste Français). Lorsque Louise Magadur est arrêtée le 9 mars 1942, Suzanne, par prudence, quitte le domicile de son père et va loger dans une chambre qui sert de dépôt de munitions aux FTP. Un jeune FTP, Raymond Lambert, y loge également.
Le 14 décembre 1942, Suzanne Lasne est appréhendée par les policiers des brigades spéciales venus arrêter Raymond Lambert. Celui-ci sera déporté à Mauthausen et il rentrera. Suzanne a dans sa poche un papier sur lequel elle avait inscrit ses rendez-vous des prochains jours, elle n’a pas pu le détruire à temps. Suzanne Lasne a été emprisonnée à Fresnes jusqu’au 23 janvier 1943. Elle a rejoint le convoi des 31 000 à Compiègne la veille du départ à Auschwitz Elle est morte au Revier de Birkenau le 14 mars 1943.
Nation Picpus
Plaque en hommage à Claire Heyman et Maria Errazuriz, assistante sociale et infirmière à l’Hôpital Rothschild, parvis de l’Hopital situé à l’angle de la rue de Picpus et de la rue Santerre
Le jour même de la rafle monstre du Vel' d'Hiv' le 16 juillet 1942, la police fait admettre à l’hôpital Rothschild des Juifs atteints de diverses maladies ainsi que des enfants et des nourrissons. Un pavillon sera désormais réservé à ces malades, surveillé et clôturé de fils barbelés. Un camp au cœur de Paris. Après quelques jours de soins, la police les transfère à Drancy en vue de leur déportation. Claire Heyman, assistante sociale, et sa collègue Maria Errazuriz, infirmière, décident sur le champ qu'elles feront tout pour sauver les plus jeunes. Aides par de nombreux collègues elles mettent sur pied un véritable réseau clandestin. C'est par la porte de la morgue de l'hôpital que s’opèrent les évasions. Sur place, elles obtiennent des médecins de faux certificats de décès et à l'extérieur font changer l'identité des enfants en leur trouvant asile dans des congrégations religieuses ou chez dans les familles volontaires. Malgré les risques, elles ont su trouver les solutions pour sauver les enfants.
Jardin de Reuilly
Plaque en hommage à Odette et Moussa Abadi, couple de résistants, située sur la place à l’angle de la rue de Charenton et de la rue Daumesnil
Moussa Abadi et Odette Rosenstock, tous deux réfugiés à Nice, créent le réseau « Marcel » vers la fin de l’année 1943 afin de sauver les enfants juifs. En septembre 1943, alors que les Allemands ont remplacé les occupants italiens dans le département des Alpes-Maritimes, Moussa Abadi convainc l’évêque de Nice, Monseigneur Rémond de les soutenir dans cette tâche. Sous le nom de "Monsieur Marcel", Moussa Abadi devient « inspecteur de l’enseignement catholique du diocèse », disposant d’un bureau à l’évêché, et Odette Rosenstock, médecin de formation, « assistante sociale ».
Produisant des fausses cartes d’identité, cachant les enfants dans les institutions et pensionnats catholiques, mais aussi dans des familles qui acceptent de leur offrir refuge, le réseau permet de sauver la vie de 527 enfants.
Odette est arrêtée le 25 avril 1944 à Nice. Torturée par la Gestapo, elle ne révélera rien des activités du réseau. Elle est transférée à Drancy et déportée à Auschwitz puis à Bergen-Belsen. Elle survivra et rejoindra Moussa à Nice en 1945.
Odette rejoint Moussa à Nice en juin 1945. Ils s'installent à Paris, au 115 de la rue de Reuilly, et se marient le 3 novembre 1959 à la mairie du 12e arrondissement de Paris.
Bercy
Plaque en hommage aux aviateurs français, située Pont de Tolbiac
Le 3 octobre 1943, douze Boston III décollent d'une base anglaise, avec mission de destruction des postes électriques de transformation, opérations qui avaient pour but de paralyser les transports, en vue d'un éventuel débarquement sur les côtes françaises. Pendant l'attaque du poste de Chevilly Larue, un Boston III, touché gravement par la DCA, ne réussit pas à reprendre de l'altitude, et, rasant péniblement les toits, tenta d'amerrir sur la Seine, entre le pont de Tolbiac et le pont National. L'avion désemparé heurta un sémaphore de la ligne de chemin de fer qui passe au pont National. Une aile se détacha. La chute fut effroyable, le Boston III percuta dans l'eau, vers la rive droite de la Seine, non loin du quai de Bercy. Il s'écrasa dans le lit du fleuve, qui n'était alors qu'à 5 à 6 mètres.
Le lieutenant pilote Lamy a vraisemblablement volontairement dirigé l'avion vers la Seine, pour éviter qu'il ne tombe sur une agglomération. Les quatre membres de l'équipage sont tués lors du crash.
Retrouvez également des informations sur le site du Musée de la Résistance
Anecdotes récoltées par l’association Délidémo
Délidémo est une association prônant l'accès à la lecture pour tous. Elle propose de nombreuses actions autour du livre et de la lecture : portage de livres à domicile, bibliothèques de rue, lecture à voix haute et ateliers créatifs.
Madeleine T. avait 22 ans le 8 mai 1945.
"Elle se souvient très bien de la foule qui se pressait place de l’Opéra : « Je me trouvais coincée contre un lampadaire, tant la foule était compacte. De Gaule a entonné la Marseillaise, il y avait des haut-parleurs sur la place et tout le monde a chanté́. Nous avons fait la fête, toute la journée et le soir nous sommes allés au bal et avons dansé toute la nuit. C’était la délivrance après la peur.» J’habitais à Suresnes. Comme il n’y avait plus de bus, pour aller à mon travail rue de Grenelle, je partais à pied et je traversais le bois de Boulogne où les alliés campaient. Je rencontrais souvent un monsieur qui faisait à peu près le même chemin que moi mais qui avait, lui, un vélo tandem. Quand il me voyait, il s’arrêtait, il m’attendait et nous repartions tous les deux en pédalant sur son tandem…"
Laura G Habitante du 12e PANFOL hameau d'ARTHONNAY (89)
"Panfol (Yonne) hameau habité par une ferme et quelques très modestes maisons où vivent des bûcherons émigrés italiens qui vivent là très discrètement (il ne fait pas bon être du mauvais coté).
J'ai à peine 5 ans, des images me sautent aux yeux, tous les habitants (sauf les fermiers) se sont réunis dans une clairière, un feu est allumé, une ronde joyeuse avec des chants comme O SOLE MIO anime ce moment qui veut dire pour eux la fin des regards suspicieux, le plaisir d'aller au village sans être fusillés par les regards.
Maman s'est confectionné une robe chatoyante (soie ?) le tissu représente des petits drapeaux. Où l'a-t-elle trouvé ? Mystère."
Bernard P. Habitant du 12e
« Pour ma part, je sais que j'ai alors découvert les bananes … en Suisse, à l'occasion d'une visite à une Grand-tante bonne sœur par là bas. A cette occasion, j'aurais - dans mon enthousiasme – dévoré aussi la peau de ce fruit exotique. Mais c'est si facile de se bâtir une légende de gamin qui en a bavé dans sa jeunesse … En tous cas, un peu court pour un récit même bref. »
Ann A, Habitante du 12e
« J'avais dix ans et vivais dans la banlieue ouest de Londres. Il y avait une grande fête pour les enfants de notre rue. Des drapeaux partout et une grande table dressée pour un goûter d'enfants. De bonnes choses à manger qu'on n'avait pas l'habitude de voir : gâteaux, biscuits and toutes sortes de sucreries. C'était l'après-midi et j'y suis allée avec ma sœur Ruth qui avait tout juste 8 ans. L'ambiance était très joyeuse. »
Alix Romero, Présidente de l’association Délidémo.
"La Libération à Mosta
J’avais presque cinq ans à la déclaration de la guerre. A cet âge-là, une petite « fille » comprend tout, et je me souviens de ce moment. Arrivés depuis un an d’Alger, nous étions à St Flour pour le travail de papa. Maman qui attendait ma première petite sœur, m’a emmenée avec elle dans la rue principale. Il y avait beaucoup de monde et une radio installée sur un balcon transmettait, ce que je pense être la déclaration de guerre. Alors maman s’est mise à pleurer, car papa allait être mobilisé, nous étions loin de l’Algérie, loin de la famille….
Je me souviens de papa mettant le costume militaire, et essayant son masque à gaz. Je me souviens des permissions, et de ma peur qu’il ne revienne pas. Je me souviens du moment où ayant couru avec son régiment, sans jamais s’arrêter (les allemands aux fesses !) il est arrivé à la maison, en zone libre. Je me souviens qu’il ne pouvait plus enlever ses galoches car les pieds étaient trop gonflés ! Je me souviens que l’on a appris par une lettre, que mon oncle, que j’aimais tant, était fait prisonnier. Je me souviens de son évasion, dont on a raconté pendant longtemps, tous les détails, dans la famille. Je me souviens de l’arrivée de ma deuxième petite sœur, et du bateau que nous avons pris pour enfin retourner en Algérie, juste à temps…..
Je me souviens de l’appartement de la rue de La Mina à Mostaganem (on disait Mosta), où papa avait été nommé, et de la naissance de ma dernière petite sœur, et que nous n’avions aucune nouvelle de nos amis de France. Je me souviens que l’on manquait de tout à Mosta, maman retournait de vieux habits pour nous les coudre (ma robe en poil de chameau qui grattait tellement) et aussi, elle nous cuisinait des topinambours tous les jours ( je n’en ai jamais plus mangés ) car il n’y avait pas de pommes de terre. On manquait de lait, de farine… on rêvait de pain, de beurre… Je me souviens de l’arrivée des américains, et de la boîte d’œufs en poudre qu’ils nous ont amené́ (quelle déception !) et peu après, de la joie de recevoir du dentifrice et des brosses à dent !
Je me souviens que tous les soirs, je m’agenouillais au pied de mon lit, je joignais les mains et je disais dans ma tête : « Mon Dieu, faites que Hitler meurt ! ». Je me souviens que grimpée sur une chaise, chez mes grands-parents, je piquais un petit drapeau sur la grande carte de France punaisée au mur, sur une ville libérée…
Et je me souviens de ce 8 mai 1945 (J’avais 10 ans), la maîtresse du cours moyen deuxième année nous a dit « La guerre est finie, vous pouvez rentrer chez vous. » Tremblantes nous avons remis le porte-plume dans le plumier de bois, le plumier dans le cartable, et nous sommes sorties de la classe deux par deux… Ce chemin (nous habitions très loin de l’école) nous l’avons fait en courant comme des folles, le cœur battant (nos saloperies de semelles de bois claquant sur la route) croyant que tout était fini, que la vie d’avant, que nous avions à peine connue, allait revenir, que nous allions enfin manger à notre faim, revoir les amis de la France, et tant et tant de choses formidables qui nous arriveraient… C’était à Mosta, il y a soixante-quinze ans, Mosta, que je n’ai jamais revue."
Contributions des habitants du 12e
Poème de J Yérémian
"8 mai 1945, La France fête sa libération, Néant le 8 mai 2020, La France pleure l’incarcération. Toi petit virus, ô vilain, Tu l’as sabré notre ambition, Bien destructeur mais pas malin, Prends bien garde, ta peau nous aurons. Par nos soignants, nos médecins, Qui font tous face à l’invasion, Quoi que tu fasses, ô toi vilain, La pandémie, ils réduiront. Dans toutes nos rues, tourne un essaim, Propreté, ordre, régneront, Petits engins et petites mains, Ils sont tous là en bataillons. La Capitale forme ton chemin, La France entière forme tes cloisons, Les confinés sont tes larbins, Prends garde à toi, ô toi vilain ! C’était écrit, notre destin, 8 mai 2020, oublions, Ensemble, unis pour des demains, D’autres huit mai, nous fêterons."
Huguette PLAT "Souvenirs du 8 mai 1945"
"J’avais 5 ans et demi, ce 8 mai 1945, jour de la Libération ce qui signifie, en raison de l’âge, des souvenirs très limités.
Mon père était gendarme à Issoudun (Indre) et nous vivions dans une caserne où nous étions une dizaine de famille et plus de 20 enfants de moins de 14 ans.
Ce jour du 8 mai 1945, il faisait beau et il y avait de l’effervescence dans la gendarmerie.
Les moyens de décoration étaient limités dans la période mais il s’est trouvé quelques banderoles pour orner la grande cour et manifester la joie pour la fin de la guerre.
Des photos de chaque groupe - enfants, mères, gendarmes – prises sous ces banderoles ont mémorisé ce moment. Les albums photos de famille de cette période ont su garder le souvenir de ce jour.
Très jeunes, nous ne sortions pas de l’enceinte de la caserne, de ce fait je ne sais pas ce qui s’est passé dans la ville. Mon très jeune âge ne me conduisait pas à m’en préoccuper et dans les années qui ont suivi, je n’ai pas eu la curiosité de demander. Le seul souvenir qui m’est resté est le passage des camions et voitures militaires sur le boulevard où nous habitions mais sans savoir plus précisément la raison de leur passage. Il n’y avait pas dans ce quartier de manifestation de liesse
De la population et nous habitions à l’écart du centre-ville.
Mais même à 5 ans ½, j’étais bien consciente que c’était la fin de la guerre, les adultes parlaient de la Libération. Car c’était aussi la fin de mauvais moments que même enfant j’avais eu à connaître.
Voilà ce qu’il en a été pour moi de ce jour du 8 mai 1945 et du grand évènement que fut la Libération."
Photos et témoignage de Martine Laplace
"Ces photos ont été prises en août 1944 devant la Préfecture de Police boulevard du Palais, où nous habitions lors de la libération de Paris. Je suis une des petites filles photographiées à côté de sa sœur jumelle. Nous allions avoir 4 ans à la fin de l’année. Nos parents sont derrière nous avec les gardiens de la paix. Je ne me souviens pas de ce jour précis mais seulement des jours précédents : avec les bombardements la nuit, le ciel devenait rouge et nous nous réfugiions dans les abris, les fusils qui circulaient et qu’on rechargeait."
Mariage de Jean-Pierre et Samia Petit
"Pour nous le 8 Mai a une signification particulière. Nous nous sommes mariés un 8 mai à la Mairie de Charenton le Pont, fallait-il déjà que ce 8 mai tombe un samedi, mais aussi qu’il ne s’agisse pas d’un jour férié. Le 8 mai 1945 est une date symbolisant la fin de la Deuxième Guerre mondiale, célébrant ainsi la victoire des Alliés. L'Allemagne nazie avait en effet capitulé le 7 mai. La fin de la guerre est déclarée officiellement, le 8 mai 1945 à 23h01. Ce jour a été déclaré chômé en France, le 20 mars 1953. Cependant, en 1954, Charles de Gaulle supprime son caractère non travaillé par le biais d'un décret. Giscard d'Estaing voulant concrétiser la réconciliation avec l'Allemagne supprime, quant à lui, la commémoration en 1975, et la remplace par « une journée de l’Europe ». Nous nous sommes mariés en 1976, le 8 Mai n’était donc plus férié. François Mitterrand en septembre 1981, demande à ce que ce jour férié soit rétabli ainsi que la commémoration, redonnant à cette date tout son sens. Depuis, le rituel veut que chaque 8 mai, le président de la République passe en revue les troupes place de l'Étoile, ravive la flamme du tombeau du Soldat inconnu et dépose une gerbe, et nous, d’avoir la chance de fêter chaque année notre anniversaire de mariage un jour férié."
Monique Guessard
"Le 8 Mai 15, j'avais 14 ans, et je terminais ma 3ème , en internat dans une pension religieuse de sous-préfecture tourangelle . Notre maison familiale avait été endommagée par les bombardements de Tours, et les 4 enfants avaient été mis à l'abri ici et là.
Ce jour de Victoire ne fut donc pas un jour de fête familiale. Ce fut même un jour "CONFINE" , car il était impensable pour nos éducatrices de lâcher leurs ouailles dans la ville en liesse !
Nous avons donc entendu de loin les clameurs de joie, le défilé, les fanfares, le bal…le coeur gros d'être privées d'y participer.
Mais pour les grandes vacances, la fête durait encore, il faisait beau et les petits bals fleurissaient partout : là, nous nous sommes rattrapées. On a dansé à user les pavés de la Place du Palais, çà a duré plusieurs saisons, on a dansé, on a dansé
lalalala, on a dansé lalalala, lalalala on a dansé…."
Confinement aujourd’hui, fin de guerre en 1945 par JC Philippe
"Les Allemands quittent Montélimar en déroute, laissant derrière eux baïonnettes, grenades, fusils d’entrainement et autres engins meurtriers. Pour la joie des enfants du moment qui ne sentent plus confinés. Mais la fuite des allemands étant provoquée par la remontée des américains, on gagnait au change rations de survie, les premiers chewing-gums les jus d’oranges en poudre, les fameux « corned beef » On sentait bien que le monde était en train de changer. Puisse-t-il changer encore……"