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Le Parc floral, escapade entre culture et botanique

Mise à jour le 17/08/2021
Bassin dans le Parc floral entouré de verdure et de deux canards
A l'heure où le Parc floral résonne tous les week-ends aux sons de ses festivals, gros plan sur cet îlot de fraîcheur situé au Bois de Vincennes. Depuis plus de 50 ans, cet espace vert unique, conjugue au gré des saisons, botanique, culture, festivités, promenade et activités pour enfants.
Le Parc floral a été inauguré en avril 1969. Il aura fallu 15 mois, de septembre 1967 à avril 1969, pour l'aménager. Avec ses 31 hectares, c’est alors le plus grand espace vert créé à Paris depuis la fin du Second Empire. C’est encore aujourd’hui le plus grand parc de Paris. Il a été créé de toutes pièces et dans un temps record pour sa superficie avec un but : accueillir les 3e Floralies internationales, une exposition horticole qui regroupe des exposant·es de plusieurs pays. L'idée était aussi de créer par la même occasion, un nouveau parc parisien.
Un Parc en fête pendant l'été
Du 30 juin au 8 septembre 2021, les festivals du Parc floral reviennent pour une nouvelle édition en 4 temps : « Pestacles » pour les enfants, « Paris Jazz Festival », « Classique au vert » et les Nocturnes.
Dans la forêt de chênes, les rayons du soleil percent la couverture feuillue du sous-bois.
Sur le chemin de l'évolution du Parc floral, la forêt de chênes constitue un patrimoine forestier remarquable.
Crédit photo : Emilie Chaix / Ville de Paris

De la poudre aux fleurs

Le parc a été élaboré sur des terrains militaires qui étaient dans le Bois de Vincennes. Devenu propriété de la Ville de Paris en 1860, le bois bénéficie de travaux d'embellissement, mais d'anciens terrains étaient encore soustraits à la promenade des Parisiens et des Parisiennes. Ce n'est donc qu'au XXe siècle que le Parc floral prend l'emplacement des anciens établissements de la Pyramide et de la Cartoucherie.

Un homme, une vision

Son architecte paysagiste fut Daniel Collin, ingénieur horticole diplômé en 1934 de l’Ecole nationale d’horticulture de Versailles. Il fit créer 28 pavillons afin d'accueillir les expositions horticoles des différents pays. Ces bâtiments existent toujours. On doit à l’influence des Jeux olympiques de Tokyo de 1964 l’inspiration japonaise encore perceptible dans l’architecture des toitures, des pavillons et des allées couvertes.
Le Parc floral affirmait dès le départ sa dimension botanique et pédagogique mais aussi ludique avec des loisirs pour toutes et tous. Aujourd'hui, c'est toujours un lieu d’observation des plantes et de loisirs, avec l’espace concert Delta ou son aire de jeux qui offrent des activités pour les familles.
Pavillon Chesnaie du Roi de face
Les baies vitrées du Pavillon Chesnaie du Roi s'ouvrent sur des terrasses boisées qui dominent la vallée des fleurs du Parc Floral de Paris.
Crédit photo : Emilie Chaix / Ville de Paris

Et aujourd'hui, un jardin botanique

En 1998, le Parc floral a été uni à l'Arboretum de l'école du Breuil, au parc de Bagatelle et au jardin des serres d'Auteuil. De cette union est né le Jardin botanique de Paris qui lient des fonctions culturelles et pédagogiques.
Le parc compte pas moins de 14 collections de plantes dont les floraisons échelonnées ravivent le public toute l'année. Les collections du Jardin botanique sont présentées en extérieur comme dans les pavillons. Les collections labellisées par le Conservatoire des collections végétales spécialisées sont identifiables au sigle CCVS indiqué sur la signalétique.
Différentes fleurs en gros plan
Le visage du jardin change en fonction du mois et de la floraison de ses différentes collections, allant de l'iris botanique en passant par le pivoine ou encore le géranium.
Crédit photo : Emilie Chaix / Ville de Paris

5 choses à ne pas rater au Parc floral

La collection de dahlias et le concours international

Oubliez l'image de gros pompon jaune que vous avez du dahlia ! Au Parc floral, découvrez que les dahlias peuvent avoir la forme d'étoiles de mer et proposent un festival de couleurs. Ce sont rien de moins que 400 variétés horticoles qui forment cette collection unique en Europe, présentée chaque année à l'automne. Et chaque année, en fin de floraison, les 400 tubercules sont déterrés et entreposés dans des réserves, pour être replantés au printemps.
A côté de cette collection, un concours international est organisé depuis 30 ans. Une soixantaine de producteurs et productrices françaises et étrangères y présente leur variété. Une dizaine sera distinguée. Un prix du public est aussi organisé. Alors rouge, jaune, pourpre ou noir peut-être ? Ou tout en nuance d'orange ? Forme simple ou plus sophistiquée ? Lequel aura votre préférence ?

Le chemin de l'évolution

"Un pas vaut 1 million d'années. En 500 pas, vous aurez traversé 500 millions d'histoire des plantes sauvages." C'est ce qu'a imaginé Jean-Yves Moreau, chef jardinier au Parc floral. Pour le voyage dans le temps, rendez-vous au point de départ : tout naturellement à l'entrée du parc côté château. Là, un brumisateur (d'ailleurs voulu par Daniel Collin, dès 1969), situé sur un pole de rochers fait vivre mousses, fougères et prêles : premières apparitions de la vie sur Terre. Plus loin, on pourra croiser le Ginkgo Biloba (qui peut vivre 300 millions d'années) et une forêt de conifères. Avec eux apparaît la graine qui leur a permis de coloniser la Terre. Et enfin on arrive aux premières plantes sauvages à fleurs.
Dans le même esprit, on peut visiter le jardin du Jurassique, le monde d'il y a 150 millions d'années, au temps des dinosaures quand les plantes à fleurs n'en étaient qu'à leur début. On y verra des fougères arborescentes, des prêles ou des cycadales aux feuilles semblables à celles des palmiers mais qui sont plutôt à rapprocher des conifères.
Des plantes et des galets aspergés par des brumisateurs
Sur le parcours fléché du chemin de l'évolution, chaque mètre parcouru correspond à 1 million d'années.
Crédit photo : Emilie Chaix / Ville de Paris

La pinède et ses collections

La pinède centenaire, qui couvre 3 hectares, existait déjà avant la création du parc. Des pins noirs y côtoient les pins sylvestres.
Au printemps, 290 rhododendrons hybriques et botaniques y fleurissent autour des azalées. Des magnolias majestueux accompagnent les camélias, suivis de juin à septembre de la floraison de la collection des astilbes, labellisée collection nationale.

Les sculptures

A la création du Parc floral, on pouvait y voir des sculptures de Giacometti et Calder. André Malraux , alors ministre de la Culture avait passé des commandes auprès de jeunes artistes et de plasticiens confirmés. Leurs œuvres ont été depuis été acquises par des musées. Mais les œuvres d'autres artistes sont encore visibles dans le parc, notamment l'immanquable fontaine monumentale de François Stahly (1969), qui jaillit au dessus du bassin principal du parc ou À Cœur Ouvert d'Oleg Goudcoff (1966) qui se découvre au milieu de la la pinède. Ou encore plus récentes La Montagne de Vito Tongiani (1984) devant le jardin de dahlias ou La Mahone de Jean Amado, (1973) navire de pierre du miroir d’eau.
Plus d'une dizaine d'œuvres sont à chercher dans tout le parc. Et pour perpétuer cette vocation artistique, chaque année ont lieu des expositions temporaires de sculptures dans le parc.
D'une sculpture en pierre monumentale jaillit des jets d'eau au côté d'un miroir d'eau, entouré d'arbres.
Créée en 1966, la fontaine Stahly est l'œuvre du sculpteur membre de l'Académie des Beaux-Arts, François Stahly, natif de Constance en Allemagne et décédé en 2006 à Meudon.
Crédit photo : Emilie Chaix / Ville de Paris

Et bientôt, le jardin alpin

Les jardiniers et jardinières du Parc se sont lancé un nouveau défi : créer un jardin de plantes alpines. Une culture parfois déroutante surtout en plaine. Leur but ? Donner à voir des plantes parfois inaccessibles dans la nature et récréer des milieux aussi variés que ceux des Pyrénées, des Alpes ou des tourbières des Vosges. La quête des graines est en cours auprès des jardins alpins, certaines roches ont déjà été apportées des Pyrénées et bientôt il fera bon faire une petite balade en montagne, malgré un dénivelé de bas en haut ne dépassant pas 3 mètres… Une nouvelle gageure pour les jardiniers et jardinières.

Des jardinier·ères et des expert·es

Il y en a eu des hommes et des femmes passionnées depuis 50 ans pour travailler au Parc floral et chaque génération y a un peu laissé sa trace. Certain·es y ont créé de sublimes collections comme celle des pélargoniums de Jean-Pierre Lartigau, responsable du parc entre 1987 et 2000, et qui est aussi à l'origine de la collection de bonsaïs ou du concours de dahlias. Décédé en 2000, son travail résonne dans la tête des jardiniers et jardinières d'aujourd'hui, qui ont même donné son nom à un dahlia à collerette. Aujourd'hui, ils et elles sont plus de 40 à travailler tous les jours pour l'entretien de ce parc, pour imaginer de nouvelles mises en scènes florales, tout en travaillant avec les nécessités actuelles de préservation des ressources, d'équilibre et de respect de l'environnement.
Pour rencontrer des expert·es en biodiversité, rendez-vous à la Maison Paris Nature, nichée au cœur du Parc, un lieu qui surprend les visiteurs et les visiteuses par sa végétation et par les animations qu’il propose autour de la biodiversité.
Sculpture en métal "50" de laquelle tombe des branches de plantes murales.
En 2019, le Parc floral fêtait ses 50 ans.
Crédit photo : Emilie Chaix / Ville de Paris
Parc Floral de Paris
Route de la Pyramide
75012 Paris
Complément d'adresse

Accès : Esplanade du Château de Vincennes ou route de la Pyramide (bois de Vincennes).

Il est conseillé de privilégier les transports en commun. L'offre de stationnement est limitée en période de forte affluence.

 

 

Bus
46, 112, 201
RER
Vincennes, ligne A
Métro
Château-de-Vincennes, ligne 1
Velib
Station 12125, pyramide entree parc floral
Station 12124, route de l'artillerie
Station 43401, parc du stationnement / gare rer

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