Les écoles Lamoricière deviennent officiellement les écoles Léonie Wanner et Robert-Jean Longuet
Actualité
Mise à jour le 22/10/2025

Sommaire
Cinq mois après le vote d'une délibération en conseil d'arrondissement du 20 mai 2025, les deux écoles de l'avenue Lamoricière deviennent officiellement les Écoles Léonie Wanner et Robert-Jean Longuet, deux journalistes, défenseur·es des droits humains et militant·es décoloniaux. À travers ces nouveaux noms, le 12ᵉ arrondissement choisit de célébrer des parcours et des valeurs d’engagement et d’humanité, plutôt que de perpétuer la mémoire d’un général sanguinaire de la période coloniale.
Vendredi 17 octobre à 11h, les écoles Lamoricière A et B
situées dans l’avenue du même nom, dans le quartier de la Porte de Vincennes, ont officiellement changé de nom pour devenir les écoles Robert-Jean Longuet
et Léonie Wanner.
Ce changement de nom est le fruit d’échanges et d’un travail
de concertation de deux ans
mené par la Mairie du 12e et la Ville de Paris avec l’équipe pédagogique, les élèves et les
parents d’élèves des deux écoles.
Une école ne peut avoir pour nom celui d’un général sanguinaire
A la tête des troupes françaises durant la conquête de
l'Algérie, le Général Louis Juchault de Lamoricière est un acteur de notre
histoire coloniale de la moitié du 19e siècle. Les exactions menées contre des
populations civiles, femmes, enfants, et personnes âgées, jusqu’aux massacres
par asphyxie de milliers d’Algériens et d’Algériennes réfugié·es dans des grottes commises sous
son commandement, sont désormais documentées par le travail des historiennes et des historiens
spécialistes de l’histoire coloniale de notre pays.
C’est pourquoi les élu·es de la Mairie du 12e
et de la Ville deParis ont souhaité que ces deux écoles situées dans le
quartier de la Porte de Vincennes portent des noms plus conformes à
la devise républicaine qui orne leur fronton. C’est ainsi que les noms de Léonie Wanner et Robert-Jean Longuet ont été choisis par les équipes éducatives, les élèves et les parents d’élèves des deux écoles. Il s'agir de deux journalistes et militants anticoloniaux. Deux
personnalités aux parcours inspirants et courageux, marqués par des
choix forts, parfois difficiles, mais toujours guidés par un même idéal : celui
de l’égalité des droits, de la justice et du respect de chaque être humain.
Robert-Jean Longuet (1901-1987)
Journaliste, militant socialiste et avocat, il prend la défense de militants anticolonialistes au Maroc dès les années 1920. Il est le binôme et compagnon de lutte de Léonie Wanner, dite Léo Wanner. Il était aussi arrière-petit-fils de Marx.
Léonie Wanner, dite Léo Wanner (1886-1941)
Journaliste et militante féministe et anticoloniale, notamment en faveur de l’indépendance du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie, elle a, au début des années 30 dirigé la section française de la Ligue contre l'impérialisme et l'oppression coloniale et créé le Comité d'aide aux victimes de la misère et de la répression en Tunisie.
Journaliste, militant socialiste et avocat, il prend la défense de militants anticolonialistes au Maroc dès les années 1920. Il est le binôme et compagnon de lutte de Léonie Wanner, dite Léo Wanner. Il était aussi arrière-petit-fils de Marx.
Léonie Wanner, dite Léo Wanner (1886-1941)
Journaliste et militante féministe et anticoloniale, notamment en faveur de l’indépendance du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie, elle a, au début des années 30 dirigé la section française de la Ligue contre l'impérialisme et l'oppression coloniale et créé le Comité d'aide aux victimes de la misère et de la répression en Tunisie.
L'événement s'est tenu devant les écoles, sur l'avenue transformée en rue aux enfants en 2022, avec la participation des élèves des deux écoles, et en présence du journaliste et écrivain et Jean-Michel Aphatie qui porte la
question de « l’héritage » du général Lamoricière dans le débat
public depuis plusieurs années.
La cérémonie de dénomination a été organisée un 17 octobre, en hommage aux victimes du Massacre du 17 octobre 1961, quand des centaines d’Algériennes et d’Algériens manifestant pacifiquement à Paris ont été tués par la police, dont certain·es par noyade après avoir été jeté·es dans la Seine, rappelant jusqu’à la fin la brutalité du système colonial.
Le 12e, un arrondissement fortement marqué par l'histoire coloniale
Depuis l’Exposition coloniale internationale de 1931, le 12e arrondissement conserve de nombreuses traces de l’histoire coloniale. À commencer par le Palais de la Porte Dorée construit pour l’occasion et qui s’appelait alors « le Musée des Colonies ». L'avenue Lamoricière située dans le quartier de la porte de Vincennes a été ouverte un an plus tard, en 1932.
Au-delà des quartiers de la Porte Dorée et de la Porte de Vincennes, c’est tout l’arrondissement qui a fait écho à l’Exposition coloniale. Des fresques de cette époque ornent encore les murs du Salon français des outre-mer de la Mairie.