Inauguration de la place Ady et Gilberte Steg
Actualité
Mise à jour le 18/03/2025

Depuis le lundi 17 mars, une place du 12e arrondissement porte le nom d'Ady et Gilberte Steg, juifs, résistants, médecins, militante et militant de la mémoire et des institutions juives de France. En donnant leurs noms à cette place, située à l’intersection du boulevard Diderot et des rues de Charenton et Beccari, Paris et le 12e arrondissement honorent la mémoire, le courage et les combats d'Ady et Gilberte Steg.
Ady et Gilberte Steg ont été témoins et acteurs des chapitres
les plus sombres de l’Histoire de notre pays.
Nés en ce qui était alors la Tchécoslovaquie et en Grèce, Ady
Steg et Gilberte Nissim ont grandi à Paris dans les années 30. Ady et sa
famille habitent 2, rue de Cotte dans le 12e arrondissement de Paris, à
quelques mètres de la place qui porte désormais leurs noms.
10 ans plus tard, sous l’occupation, avec l’instauration des
Lois sur le statut des Juifs du régime de Vichy, Ady Steg et Gilberte Nissim ont
été contraints de se cacher, de rentrer dans la clandestinité, de vivre sous
une fausse identité, de renoncer à une part d’eux-mêmes pour survivre. Parce ce
que juifs. Pourtant privés de leurs droits, de leur liberté de mouvement, voire
de leur propre nom, Ady Steg et Gilberte Nissim n’ont jamais cessé de se battre
pour un idéal qui les dépasse, au péril de leur vie. S’ils ont rencontré des
Justes qui les ont aidés, cachés, protégés ou épaulés dans la résistance et au
sein du mouvement des Éclaireurs israélites de la zone nord, ils ont aussi et
surtout connu les mesures anti-juives, les rafles et ont vu leurs proches
déportés et ne pas revenir.
Regarder cette histoire en face, sans baisser les yeux, ni
détourner le regard, en accepter la réalité et le lourd héritage, est une étape
nécessaire pour envisager l’avenir de manière sereine mais résolue, pour
guérir, sans pour autant oublier.
Voilà ce qu’ont fait Ady et Gilberte Steg après la guerre. En
menant à terme leurs études de médecine. Pour guérir les autres. Puis en
devenant d’infatigables militants de la mémoire et pour Ady Steg en occupant de
nombreuses responsabilités au service de la communauté juive, à l'Union des
étudiants juifs de France, l'Union mondiale des étudiants juifs au comité
directeur du Fonds social juif unifié, à la présidence du Conseil représentatif
des institutions juives de France ou à l'Alliance israélite universelle, la Fondation
France-Israël ou la Fondation pour la mémoire de la Shoah ; organisation
et institutions représentées aujourd’hui.
Aujourd’hui, nous toutes et tous devons prendre le relais. En donnant leurs noms à cette place du 12ème
arrondissement, dans le quartier où Ady Steg a habité à son arrivée à Paris, il
y a presque cent ans, nous rendons hommage à leur mémoire. Nous affirmons que l’histoire d’Ady et Gilberte Steg fait partie de celle de notre
pays et de notre ville. Nous nous rappelons que sous l’occupation, des milliers
de juifs de France durent se cacher. nous nous souvenons que ces femmes et ces
hommes, parfois nés étrangers, se sont battus pour la liberté, pour la France
et pour leur peuple. Nous rendons hommage à leur courage. Nous rappelons encore
et toujours que nous ne cesserons jamais de nous battre contre l’antisémitisme
et tous les racismes, comme l’ont fait Ady et Gilberte Steg.