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La Gare de Lyon, gare cathédrale

Mise à jour le 15/07/2021
C’est un endroit de passage, un endroit d’attente, une connexion au sens propre du terme, entre les villes. C’est aussi une porte, un port, une fenêtre vers un ailleurs. La Gare de Lyon trône en haut d’un promontoire qui domine la ville. Sa façade familière est reconnaissable à tous les parisiens, pourtant, la connaît-on vraiment ? Partons à la découverte des secrets de cette grande dame majestueuse.
Théophile Gauthier écrivait qu’elle était une “Cathédrale de l’humanité nouvelle”. Seule gare parisienne à avoir l’honneur de faire l’objet d’une chanson de Barbara, la Gare de Lyon est connue pour son beffroi, sa “Grande Horloge”, la plus haute du monde après celle de Big Ben, à Londres, ainsi que pour le Train Bleu, restaurant iconique de Paris.

Structure et façade

La Gare de Lyon trouve ses origines dans une bâtisse en bois, qui a pour nom « Embarcadère de chemin de fer de Paris à Montereau ». Construit à la mi-temps du 19e siècle, c’est un bâtiment en planches branlantes géré par la compagnie Paris-Lyon-Méditerranée et situé devant la prison de Mazas. Avec l’augmentation du trafic, l’embarcadère est régulièrement agrandi jusqu’à ce qu’une gare voit le jour en 1855. Cette gare est édifiée sur une levée de terre de 6 à 8 mètres destinée à la protéger des crues de la Seine. Elle ne comporte que cinq voies couvertes d'une grande halle de 220 mètres et large de 42. En 1871, le bâtiment est détruit dans les événements de la Commune et reconstruite par la suite.
Ce n’est qu’en 1900 que la Gare de Lyon prend sa forme actuelle, à l’occasion de l’exposition universelle. Son maître d'œuvre est Marius Toudoire, à qui nous devons également les gares de Bordeaux Saint-Jean et de Toulouse-Matabiau. Le beau monde se presse à Paris, la France présente sa vitrine, la Gare de Lyon est la porte de Paris. C’est une gare d'un tout nouveau genre qui accueille les visiteurs et le visiteuses. Une gare fonctionnelle, si fonctionnelle qu’il ne fut pas besoin de la modifier avant 1960. Mais surtout, c’est un écrin architectural qui, telle une cathédrale, offre une multitude de détails sur sa façade : statues, reliefs, motifs et surtout, blasons peints à la main de toutes les villes desservies par les lignes de la Gare : Lyon, Nice, Marseilles, Menton…

Une nouvelle silhouette domine maintenant l’Est de Paris et présente ce qui fait encore aujourd’hui son originalité : un beffroi d’une hauteur vertigineuse pour l’époque.
Crédit photo : Raphaël Lopoukhine - Mairie du 12e

La Tour de l’Horloge

Dépassée seulement par Big Ben, la tour de l’horloge est une succession de chiffres qui donnent le tournis. 67 mètres de hauteur, plus de 400 marches pour atteindre le sommet, soit 116 de plus que l’Arc de Triomphe et 40 de plus que le premier étage de la Tour Eiffel, quatre cadrans de plus de 6 mètres de diamètre chacun, des aiguilles de 38 kilogrammes pour la plus grande et 26 pour la plus petite, mus par le mécanisme d’origine, à peine grippé par la tempête de 1999 et remis en fonction en 2004. Les chiffres, évidemment romains, sont peints à la main. La Tour de l’Horloge abrite aujourd’hui des bureaux et son accès est extrêmement réglementé. Il est toutefois possible de la visiter à l’occasion des journées du patrimoine, par exemple.
On découvre alors la salle des drapeaux, qui garde encore les souvenirs protocolaires du temps où les chefs d'État en visite arrivaient à Paris non pas en avion, mais en train. En haut de l’escalier abrupt et en colimaçon, le cadran se dresse sur plusieurs étages. L’horloge est aujourd’hui éclairée grâce à des néons et fonctionne à l’électricité depuis 1929 (au début du 20e siècle, il fallait pas moins de 250 becs à pétrole pour l’illuminer à la nuit tombée !). Tout en haut de la tour, quatre balcons offrent une vue à couper le souffle sur Paris.
Crédit photo : Public

Le Train Bleu, le mythe, la légende

En même temps que les Parisiens et Parisiennes découvrent une nouvelle gare, la "gentry" locale se presse dans un tout nouveau restaurant, le Buffet de la Gare de Lyon, inauguré en grandes pompes par le président de la République, Emile Loubet. Tout ce qu’il y a de plus moderne, les cuisines sont situées sous les combles, à l’origine, et les assiettes sont acheminés par sept monte-plats. Du jamais vu à l’époque.
Surtout, les Parisiens et Parisiennes découvrent un lieu enchanteur. Sculptures, dorures, moulures, lustres, mobiliers d'apparat, fauteuils club… et 41 vastes peintures décoratives sur les murs et plafonds représentant les grandes étapes parcourues par la Compagnie PLM (Paris-Lyon-Méditerranée) et des événements de 1900, peints par certains des peintres les plus en vogue. Le lieu représente la Belle Epoque.
Au-delà du luxe de l’acajou et des dorures, le Train Bleu, qui a pris ce nom dans les années 1960 est célèbre pour les personnalités qui l’ont fréquenté, mais plus encore grâce à la scène du film de Jean Eustache, La Maman et la Putain qui s’y déroule. Elle met en scène l’une des plus fameuses tirades du cinéma de la Nouvelle Vague.
Le Train Bleu failli disparaître avec la rénovation de la Gare, mais fut heureusement sauvé par André Malraux.
Notre Dame de la Garde à Marseilles, représentée sur la fresque
Crédit photo : SNCF

Les fresques de la galerie

C’est le troisième trésor de la gare. Les fresques de la salle des fresques ne sont en réalité qu’une seule œuvre longue d’une centaine de mètres. Elle représente des villes et des lieux desservis par la Gare de Lyon. De Paris à Menton, à la frontière italienne, les monuments s’égrainent sur toute la longueur de l’ancienne salle des pas perdus, dans un style très caractéristique de l’époque. Paris cède sa place à Fontainebleau, Vezelay, Lyon, Dijon, Marseille…

Ces fresques ont été rénovées en 2021, leur dévoilement a eu lieu le mardi 30 juin, en présence de la Maire du 12e arrondissement, Emmanuelle Pierre-Marie. La restauration a duré huit ans, pour 30 millions d’euros investis, sans jamais que le service ferroviaire ne soit interrompu.

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