Dans les coulisses du Bois de Vincennes
Dossier
Mise à jour le 04/11/2021
Sommaire
Qui se cache derrière cet espace trois fois plus grand que Central Park ? Le Bois de Vincennes, grand de presque 1000 hectares et soumis à une forte pression de l'être humain, a besoin de ses agents et agentes pour fonctionner, être préservé et se développer. Partez à leur rencontre.
Des centaines d’hommes et de femmes au service de la Ville et de la biodiversité travaillent au Bois de Vincennes, l’un des deux poumons verts de la capitale avec son pendant légèrement plus petit de l’Ouest Parisien, le Bois de Boulogne. Une équipe dédiée au sein de la Direction des espaces verts et de l'environnement de la Ville de Paris lui est consacrée. Elle compte environ 250 agents et agentes qui prennent soin de ce site classé, avec de nombreuses spécialisations, toutes nécessaires pour gérer un espace aussi divers. Entre la protection du patrimoine, la gestion des sols, celle des plans d'eau et rivières, le soin aux végétaux, en passant par la préservation de la faune, les intentions paysagères ou même l'accueil du public, le Bois de Vincennes nécessite des talents et compétences techniques rares à qui il faut rendre hommage.
Comment gérer les déchets ?
Avec une affluence de 10 millions de visiteurs et visiteuses par an, la question de la gestion des déchets est un défi de taille. Chaque année, 10.000m³ de déchets sont collectés, l'équivalent de 4 piscines olympiques ! Pour sensibiliser et responsabiliser les usagers et usagères du Bois, la collecte a pris un tout autre tournant en 2019 : le nombre de poubelles présentes sur le site a été drastiquement réduit, tandis que la fréquence de collecte a augmenté. Et ça fonctionne ! Les usager·ères le voient tous les jours : moins de dépôts sauvages pour plus de comportements vertueux. En 2020, 42% des déchets ramassés dans le Bois de Vincennes étaient ramassés au sol, contre 54% en 2019. En effet, ramener ses déchets avec soi pour mieux les trier est un des facteurs principaux de préservation de la qualité du Bois.
Les arbres poussent-ils tout seuls ?
Contrairement à une idée reçue, la nature ne se gère pas toute seule au Bois de Vincennes, qui est l’un des plus grands parcs urbains du monde. Les expert·es sylvicoles lui accordent une attention toute particulière pour s'assurer que le Bois s'enrichisse constamment pour garantir une biodiversité la plus prospère. Chaque année, il est reboisé sur 2 hectares, selon un cycle planifié sur 200 ans ! Ces espaces correspondent à des parcelles sur lesquelles une régénération naturelle s'est déjà mise en place et qui est accompagnée d’un processus de replantation très dense : 2500 plants par hectare, soit un plant tous les 4 m². Ce fort taux de plantation permet de sélectionner les essences les plus robustes et d’assurer le renouvellement et la diversité du Bois. Une fois plantés, ces jeunes arbres nécessitent un suivi et une attention soutenue pendant leurs 40 premières années.
Comment préserver les animaux du Bois ?
Établi sur un plateau sablonneux, le Bois ne comportait à l’origine aucun réseau hydraulique. Les lacs et les ruisseaux sont artificiels, creusés sous le second Empire sous la direction d' Adolphe Alphand, considéré par les paysagistes comme le père des espaces verts parisiens. C’est lui qui a littéralement remodelé les Bois de Vincennes et de Boulogne pour en faire ces espaces de promenade que nous connaissons. Ces 4 lacs et quelques rivières artificielles, principalement alimentées par l'eau de la Seine, créent un environnement propice au développement d'une faune et d'une flore très riches aux portes de Paris.
Quelles expérimentations botaniques peuvent être menées ?
Au Bois de Vincennes se trouvent le Parc Floral et l'Arboretum de Paris : deux jardins botaniques abritant des espèces végétales exceptionnelles. L'Arboretum comprend plus de 1400 arbres, dont des espèces extrêmement rares. Les 12 hectares de ce jardin sont un espace exceptionnel pour y mener des expérimentations destinées à être dupliquées dans les autres jardins parisiens lorsqu’elles sont concluantes. C'est le cas par exemple sur des parcelles où la question du stockage carbone par les sols naturels ou bien les microhabitats sur les arbres morts sont étudiés.